Certains jeunes enfants peuvent présenter des périodes d’agressivité à l’égard de leurs pairs comme les pousser ou les mordre.
Ces temps sont observables lorsque l’enfant se trouve en situation de socialisation comme par exemple, chez l’assistante maternelle ou à la crèche.
Face à ces comportements déroutants, l’entourage tente plusieurs approches sans succès : lui faire la leçon, le mettre dans une pièce à part, certains vont jusqu’à simuler le geste agressif sur l’enfant en question pensant lui faire prendre conscience que ce n’est pas une bonne chose.
Il est fréquent qu’à ces âges, les enfants traversent des phases d’agressivité plus ou moins importantes.
Il est important que l’entourage tente d’identifier les circonstances de la morsure (ou tout autre geste agressif) afin de savoir quel besoin exprime l’enfant en question.
Il n’a souvent pas accès à un langage aisé, lorsqu’il a entre 18 et 30 mois ce qui ne lui permet pas d’exprimer un besoin ou une émotion. L’enfant agit donc de façon immédiate en réaction à une situation qui peut le mettre en difficulté. A cet âge, son espace corporel n’est pas encore bien sécure et il peut donc se sentir en danger face à une situation rencontrée lors d’un temps de relation avec d’autres enfants.
S’il s’agit plus d’un acte défensif, il est bien de lui apprendre à répondre autrement.
Dès que l’adulte repère une situation où l’enfant en question s’apprête à répondre par un geste agressif (se voir subtiliser un jeu des mains par exemple), il est important de lui parler avec douceur tout en lui proposant une autre modalité de réponse.
En lui apprenant progressivement à dire « non » à l’autre enfant, en détournant son attention sur un jeu similaire ou identique.
Il peut être aussi intéressant de lui montrer que l’adulte est là pour le protéger et médiatiser la situation. Inviter l’enfant qui a pris l’objet des mains peut être une autre réponse à adopter ponctuellement.
La gestion émotionnelle et l’apprentissage d’une réponse adaptée peut prendre du temps. Il faut être patient et ne pas laisser nos propres émotions nous envahir car cela insécurise les enfants et cristallise la situation.
L’adulte doit être présent pendant les temps de jeux, il doit pouvoir observer la dynamique de jeux. Il doit pouvoir anticiper les situations de conflit afin de prévenir une situation difficile tant pour protéger l’agressé que l’agresseur.
Certains enfants sont aussi parfois poussés par la peur d’être bousculés. Ils craignent le contact tactile ou la perturbation de leurs équilibres, et se protègent à leur façon. Agresser avant d’être agressé peut-être leur réponse.
Dans tous les cas, éviter de répondre à l’enfant en imitant son comportement.
Nous entendons encore beaucoup trop d’adultes dire qu’il faut refaire à l’enfant la même chose pour qu’il comprenne que cela fait mal et que ce n’est pas bien. Ceci est contreproductif car l’enfant n’est pas capable de raisonner en bien ou en mal. Il ne présente pas encore de compétences exécutives développées lui permettant d’inhiber un comportement en lien avec un instinct de survie lorsqu’il fait face à une situation lui donnant le sentiment d’être en danger (ex : sentiment de perte, peur, etc…). En faisant cela, vous solliciterez ses neurones miroirs qui ne l’amèneront qu’à une chose : reproduire ce que vous lui montrez qu’il n’est pas bon de faire.
Proposer à votre enfant des jeux d’eau, des massages, des jeux de miroirs. Lisez-lui des livres sur les émotions et donnez-lui à mordre de petits objets au besoin (anneaux de dentition par exemple).
Et anticipez les situations de conflits. Proposez aussi aux enfants des jeux identiques en plusieurs exemplaires (taille, forme couleur …). Il est ainsi bien d’avoir les jeux symboliques comme les petites voitures, les poupées en double, brouette, arrosoir …. en triple.
Si votre enfant est peu assurée dans ses équilibres et ses appuis, faites-lui faire différentes expériences motrices pour qu’il gagne en confiance.
Faire de la balançoire, rouler sur un gros ballon par exemple pourra progressivement l’aider à se rassurer dans son corps pour retrouver son équilibre.
Il se sentira moins en difficulté dans les situations de jeux avec les enfants de son âge.
Superbe article et analyse de la situation. Merci!
Mon fils de 4 ans est dans ce cas et la réponse de son maître à l’école n’est pas top (classe de 30 gamins):il est isolé systematiquement pendant des heures sans activité, avec un adulte, sans pouvoir s’exprimer, du coup ça se reproduit tout le temps,
Alors que très calme chez nounou et chez moi, il peut s’agiter 1 ou 2 fois dans la journée mais j’arrive à le calmer rapidement