Nous entendons fréquemment les parents s’inquiéter sur les capacités de concentration de leur enfant :
« J’ai l’impression que mon enfant ne m’écoute pas quand je lui parle »; « la maitresse dit qu’il n’est pas capable de rester assis », ou encore « il n’arrive jamais à terminer une activité ! ».
L’attention, est un processus cognitif complexe qui fait référence à la capacité à se centrer sur une activité ou une personne sur un temps donné. Elle permet à l’enfant de déterminer quelles informations sont importantes à traiter pour qu’il puisse organiser son action dans un but précis.
Il existe plusieurs types d’attention :
– L’attention soutenue est la capacité à focaliser son attention sur une seule cible de façon durable (par exemple, faire un exercice long et monotone)
– L’attention sélective est la capacité à maintenir son attention sur une cible en présence de distracteurs (par exemple, écouter l’enseignant sans se laisser distraire par le bruit autour)
– L’attention divisée est la capacité à gérer plusieurs sources d’informations en même temps (par exemple, lire des informations au tableau en écoutant l’enseignant)
Les capacités attentionnelles sont intimement liées à l’inhibition (pouvoir freiner un comportement, se retenir avant d’agir, contrôler ses impulsions) et à la planification (organiser ses actions dans un but précis) qui font partie des fonctions exécutives.
Ces dernières sont essentielles pour le développement et les apprentissages.
Elles vont permettre d’élaborer des stratégies dans un but précis (s’organiser, se concentrer sans se laisser distraire, trouver de nouvelles solutions pour s’adapter au changement) et sont nécessaires pour vivre en groupe (intégrer les règles, apprendre à écouter l’autre, s’arrêter à un signal…).
Savez-vous combien de temps un enfant peut-il rester attentif ?
Les capacités attentionnelles évoluent avec l’âge de votre enfant :
- Avant 3 ans, il est difficile pour lui de rester concentrer 10 min.
- Vers 3-4 ans, il peut parvenir à se concentrer jusqu’à 15 min.
- Vers 5-6 ans on parlera d’une vingtaine de minutes.
- A 6-8 ans on estime que l’enfant possède jusqu’à 30 min d’attention soutenue maximum…
On comprend maintenant pourquoi beaucoup d’enfants ne parviennent pas à rester assis et attentif pendant 1h à l’école !
Le développement des capacités attentionnelles et des fonctions exécutives est essentiellement lié à la maturation lente et progressive du cortex.
Cette maturation commence in utero et continue jusqu’à l’âge adulte.
Le jeune enfant est alors contrôlé par un cortex immature, plus primitif. C’est pourquoi, avant 6 ans, l’enfant est plus impulsif, il a plus de mal à ignorer les distractions qui l’entourent et donc a une capacité de concentration plus limitée.
Il est important de préciser qu’elle n’évolue pas au même rythme pour chacun. Il est donc normal que votre enfant bouge, car c’est par le mouvement qu’il va pouvoir explorer, apprendre et cela sera bénéfique à la maturation de son cortex.
Il existe une multitude de jeux pour renforcer les capacités attentionnelles de votre enfant. Je pense notamment aux jeux qui permettent de stimuler les capacités d’attention auditives :
– Le « téléphone arabe » : l’adulte chuchote un message à l’oreille d’un enfant qui le transmet à son voisin de la même façon et ainsi de suite. A la fin, on compare le message final au message initial.
– Le jeu de « Jacques a dit » qui, en plus de stimuler les capacités attentionnelles, va stimuler les capacités d’inhibition
– Reproduire un dessin en respectant des consignes orales
– Lire une histoire et interroger votre enfant sur certains détails de l’histoire
Il existe aussi des jeux qui permettent de stimuler les capacités attentionnelles sous une modalité visuelle, voici ci-dessous quelques suggestions.
Article très intéressant, clair et concis ! Quand tout va vite,il faut le dire, on en perd un peu le Nord nous aussi les adultes. En passant par le jeu, on observe, on explore avec l’enfant ses aptitudes mais aussi ce qui est plus difficile pour lui.. Rien de mieux pour s’adapter ensuite et surtout pour se décaler d’un sentiment parfois envahissant « que tout va mal ».
Merci pour ce partage !