La mĂ©moire nous joue parfois des tours, on a tous dĂ©jĂ  mĂ©morisĂ© des choses sans le vouloir sans le savoir ni mĂȘme en avoir besoin.

C’est le cas des chansons ou des publicitĂ©s que l’on prĂ©fĂ©rerait oublier…
A l’inverse, notre cerveau est aussi programmĂ© pour oublier
 et heureusement ! Mais parfois le cerveau efface aussi ce que l’on aimerait garder.
L’idĂ©al serait de mĂ©moriser ce qu’on veut, quand on veut.

Pour pouvoir faire cela, il faut dĂ©jĂ  savoir comment fonctionne notre mĂ©moire pour, par la suite, pouvoir mettre en place des stratĂ©gies personnelles de mĂ©morisation. C’est ce que nous allons dĂ©couvrir aujourd’hui !
Vous pourrez ainsi mettre cette connaissance au service des apprentissages de votre enfant.

Mais alors comment fonctionne la mémorisation ?

La premiĂšre Ă©tape est l’encodage, c’est le moment oĂč l’on fait entrer l’information dans notre cerveau. Cela passe par un ou plusieurs de nos sens.
L’encodage dĂ©pend du bon fonctionnement de la mĂ©moire Ă  court terme et de la mĂ©moire de travail. Il est spĂ©cifique et propre Ă  chacun. Des interfĂ©rences peuvent perturber cette Ă©tape d’encodage (tĂ©lĂ©phone qui sonne, musique
) ce qui complique la tĂąche pour la mĂ©moire de travail. On peut ainsi faire le lien entre les capacitĂ©s attentionnelles et la mĂ©morisation.

La seconde Ă©tape est la consolidation, c’est l’étape pendant laquelle l’information encodĂ©e dans la mĂ©moire de travail doit passer dans la mĂ©moire Ă  long terme pour y ĂȘtre « rangĂ© ».
On appelle aussi cette Ă©tape le stockage. Lors de cette Ă©tape les rĂ©activations sont importantes. RĂ©activer ne veut pas dire relire son cours mais rechercher dans sa mĂ©moire ce qui nous reste sur un sujet donnĂ©. Pour une rĂ©activation efficace, les cours et livres doivent donc ĂȘtre fermĂ©s !

La derniĂšre Ă©tape est la rĂ©cupĂ©ration, c’est le moment oĂč on retrouve l’information prĂ©alablement stockĂ©e.
La capacitĂ© Ă  rĂ©cupĂ©rer l’information sera plus efficace si l’encodage a bien Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©. Il existe plusieurs formes de rappel d’une connaissance qui permettent de tester cette capacitĂ© de rĂ©cupĂ©ration :
– Le rappel libre : le cerveau ne dispose d’aucune aide pour rĂ©cupĂ©rer l’information. On demande Ă  l’enfant de restituer les informations qu’il a apprise.
– Le rappel indicĂ© : le cerveau dispose d’un indice pour rĂ©cupĂ©rer l’information. (Un schĂ©ma Ă  complĂ©ter par exemple).
– Le rappel par reconnaissance : le cerveau reconnait directement l’information parmi d’autres « distracteurs » (QCM par exemple).

Exemple d’utilisation des modes de rappel :

– Question avec rappel libre : Comment s’appelle la mĂ©moire qui permet de stocker nos connaissances acadĂ©miques ?
– Question avec rappel indicĂ© : Comment s’appelle la mĂ©moire qui permet de stocker nos connaissances acadĂ©miques ? MĂ©moire S



– Questions avec rappel par reconnaissance : Comment s’appelle la mĂ©moire qui permet de stocker nos connaissances acadĂ©miques ?
o MĂ©moire de travail
o MĂ©moire Ă  long terme
o MĂ©moire Ă©pisodique
o Mémoire procédurale
o Mémoire sémantique

Pour lutter contre l’oubli, il faut donc prendre le contrĂŽle de votre encodage en utilisant des stratĂ©gies de mĂ©morisation : se raconter une histoire, faire du lien entre diffĂ©rents Ă©lĂ©ments, faire des associations d’idĂ©es ou tout autre astuce qui fonctionne pour vous. Encore une fois, l’encodage est propre Ă  chacun ! Certains sont plus visuels (schĂ©mas, carte mentale), d’autres auditif, d’autres encore kinesthĂ©sique (mouvement).
Le plus pertinent est d’utiliser plusieurs canaux pour apprendre.

Focus sur une technique de double encodage 
 le sketchnoting

Le sketchnoting est une technique de prise de note mĂȘlant images, dessins, symboles et textes. C’est une mĂ©thode visuelle et graphique qui permet d’organiser des informations pour mĂ©moriser un cours. Il ne s’agit pas de savoir dessiner mais de transformer des mots et des idĂ©es en images simples, les organiser en textes courts. Le sketchnoteur peut utiliser des pictogrammes, des conteneurs, des flĂšches, des ombrages

L’utilisation du double encodage (texte et image) permet d’utiliser diffĂ©rents canaux sensoriels et donc de favoriser l’encodage et la restitution.

De plus, le sketchnoteur doit penser à la clarification et à la hiérarchisation des informations.
Il doit faire du lien entre les diffĂ©rentes idĂ©es et Ă©lĂ©ments pour rendre son sketchnote comprĂ©hensible. Il faut donc qu’il ait compris les liens de causalitĂ©s ainsi que l’enchainement des faits
 et il est bien Ă©vident que l’on mĂ©morise mieux quelque chose qui fait sens pour nous !