La rentrée est faite depuis quelques semaines. Tous les matins, vous déposez votre enfant aux portes de l’école avec ces quelques mots fréquents : « Bonne journée mon chéri, travaille bien et sois sage avec la maîtresse ». Du haut de ses 3 ou 4 ans, votre enfant entre dans la cour prenant son courage à deux mains. Il doit affronter la cour de récréation, les enfants qui courent dans tous les sens au risque de le bousculer, les adultes qui lui inculquent les valeurs éducatives et pédagogiques à acquérir pour accéder au statut d’élève, et, cartable sur le dos, être sérieux comme un petit homme en devenir. Difficile d’imaginer que la vie d’adulte soit un idéal auquel votre enfant rêve d’accéder. Arrivé au soir, épuisé par une journée éprouvante, il doit répondre à votre question : « Qu’as -tu fais aujourd’hui ? »
La plupart du temps, il vous répondra : « rien du tout » ou « je sais plus ». De temps en temps, il se risquera à vous répondre « j’ai joué ». Dans tous les cas, votre réponse fréquente sera : « ce n’est pas du travail ça. »
Pourtant, le jeu est une activité structurante pour enfants. Sollicitant chez lui des affects positifs, le jeu favorise de nombreux apprentissages. De plus en plus de formateurs professionnels l’ont bien compris, jouer favorise l’implication, stimule l’intérêt, et augmente les capacités de mémorisation.
Jouer, est un travail à part entière pour l’enfant qui grandit. Cela lui permet d’enrichir ses connaissances, de découvrir le monde, et d’entrer dans les apprentissages de façon cohérente et posée.
Il existe cependant différents types de jeu. Le jeu libre, s’il présente un intérêt certain dans le développement psychoaffectif de l’enfant, reste limité concernant les apprentissages. Le jeu dirigé permet à l’enfant de cibler les compétences et les connaissances à explorer. Avec l’aide de l’adulte ou d’un camarade, votre enfant pourra donner du sens aux perceptions et expériences qu’il fait au cours du jeu.
Si vous prenez par exemple le jeu du flamant rose de Janod, votre enfant dans un premier temps va découvrir les objets, tenter de les poser sur la bascule, s’amuser du mouvement de balancier, observer les couleurs. Il pourrait en rester là. Mais avec la participation de son environnement, il nommera les couleurs, pourra préciser les tailles et les poids qui diffèrent, il tentera de poser les objets sur les ailes du flamant rose. Si tout tombe, deux possibilités s’offrent à lui. Il s’énerve, ça ne l’intéresse plus et il range le jeu, ou bien avec votre aide, il réfléchira aux stratégies à adopter pour stabiliser le flamant rose et faire tenir le plus de personnages possible sur les ailes de ce dernier. Le challenge à relever est stimulant, amusant et de semaine en semaine, votre enfant vous étonnera d’ingéniosité.