Chaque matin, le soleil se lève. Une nouvelle journée s’annonce et structure le quotidien des petits comme des plus grands. Les jours rythment les saisons, les années, les siècles… chaque individu se construit une mémoire personnelle de ses expériences. Mais cette mémoire individuelle s’inscrit à plus long terme dans une mémoire collective qui se transmet de génération en génération.
Dans mon histoire personnelle de petite fille, il me reste une phrase lue sur les murs de ma classe. Je l’ai gardée dans un coin de ma tête, la faisant ainsi traverser les années de ma vie. Pour la maintenir en mémoire, je me la suis remémorée régulièrement au début, puis de façon plus espacée dans le temps. Ce n’était pas un jeu pour moi, cette phrase m’avait touchée émotionnellement. Elle a vécu cependant l’usure du temps. J’en ai ainsi gardé pendant longtemps le souvenir du sens, du contenu et de l’auteur, plus que la forme exacte. Pour cet article, en quelques minutes, je la retrouve sur internet pour vous la partager
« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre » (Winston CHURCHILL).
Grâce à la modernité, il m’aura suffi d’un bout de phrase et de l’auteur pour retrouver cette citation pleine de sens. Pourtant, cette mémoire collective n’est pas sans faille ! En cherchant plus loin, cette phrase a vécu les effets du téléphone arabe. Elle est ainsi prêtée à plusieurs auteurs sans que nous ne puissions trancher sur son père légitime. Je peux trouver ainsi avant Winston CHURCHILL, la citation de Santayana : « Les peuples qui ne réfléchissent pas sur leur passé sont condamnés à le revivre. » Mais d’autres auteurs ont écrit des phrases ayant un sens similaire.
Une mémoire à long terme qui traverse les jours, les années, les générations, les siècles peut subir l’effet du temps, une déperdition d’informations, une évolution dans le sens ou l’intentionnalité, pour finalement être oubliée si elle n’est pas réactivée.
Pour certains savoirs, certaines connaissances, cela peut être sans conséquence, pour d’autres choses, l’oubli peut avoir des conséquences préjudiciables sur l’individu, et la société.
A la maison, à l’école, l’enfant sollicite au quotidien ses différentes mémoires. Il commence par la mémoire à court terme (associée à la mémoire de travail) et peut s’arrêter là. Cette mémoire a besoin d’être efficiente, mais nous l’avons vu dans l’article précédent, c’est une mémoire qui n’a pas pour objectif de s’inscrire dans le temps.
Pour éviter la perte d’informations, l’enfant devra solliciter ses capacités de mémoire à long terme. Pour cela, l’enfant :
- Doit utiliser les stratégies de mémorisation décrites dans l’article évoquant la mémoire à court terme
- Répéter l’information qu’il doit conserver en mémoire
- Récupérer les informations mises en mémoire
Les capacités à mémoriser un ou plusieurs éléments seront favorisées par la valence émotionnelle (Caractère positif ou négatif d’une émotion). Plus les informations à mémoriser sollicitent l’intérêt de l’enfant, plus elle sera facile à mémoriser et à garder en mémoire. Intérêt positif et fonctionnalité du savoir sont ainsi des vecteurs facilitateurs de la mémoire.
Amusez-vous avec votre enfant :
- La boite à souvenirs : Après une journée partagée en famille, prenez le temps de parler de la journée, son déroulement, les temps forts… Vous pouvez vous amuser à le noter sur un papier que vous enfermerez dans la boite à souvenirs. Le lendemain, la semaine d’après, quelques mois plus tard, réévoquez cette journée avec votre enfant. Vous pourrez ensemble vous amuser à relire le souvenir et voir les points de cohérence et de divergence.
- Avec le jeu imagination, créez des séquences d’histoires farfelues que vous devrez mémoriser. Vous pouvez les mimer, les dessiner, les mettre en livre. Prenez des éléments de détails particuliers (une couleur, un fait…) et utilisez ces éléments pour indiquer la remise en mémoire quelques heures, jours, mois plus tard. Votre histoire trouvera parfaitement sa place dans la boite à souvenir !