« Je pense que nous sommes dimanche matin, tout le monde prend son temps. Maman met la musique en route. Oh mais je reconnais cette mélodie… »

Dans le ventre de sa maman, à partir de 26 semaines, l’ouïe est le sens le plus aiguisé chez le bébé. Il commence alors par percevoir les sons digestifs puis cardiaques de sa maman. Vers 5-6 mois, toujours in utéro, le fœtus perçoit alors les sons extérieurs comme la voix maternelle ou encore la musique. Avez-vous préféré faire valser bébé sur «  Savez-vous planter les choux ? » ou bien « Alors on danse… » ? Il y a bien des chances pour que votre bébé devienne fan de Stromae avant même de prononcer ses premiers mots. Sans caricature, il est conseillé aux futures mamans de chanter des comptines, fredonner des airs et surtout parler à leur bébé. Ainsi, au grand air, bébé percevra de suite la voix de sa maman comme rassurante. La voix de papa, bien plus grave, sera également très bien perçue. L’oreille musicale de bébé se façonne dès les premiers instants.

 

« Papa me met quelques jouets à disposition. Il appelle ça les « casses oreilles ». Il me regarde avec de grands yeux comme si il attendait un spectacle… Il ne va pas être déçu. Je secoue, je tape… Ding, dong, bim, boom…  Du fond de la pièce, j’entends maman m’applaudir. On dirait bien qu’elle est fière de moi…»

 

Que l’aventure musicale continue. Si tout commence par l’écoute (veilleuse musicale, chants de maman… ) vers 6 mois le bébé découvre qu’il peut obtenir de nombreux bruits en manipulant les objets environnants . C’est l’heure de lui proposer la manipulation de hochets, de boîtes à musique. Aussi, si le saladier en inox sert d’habitude à entreposer la pâte à crêpe et que la cuillère en bois permet de servir la soupe, bébé saura parfaitement en faire bon usage pour concurrencer Mozart. C’est ce que l’on appelle l’exploration musicale.

À partir de 1 an, il est intéressant d’allier motricité et rythmicité. Certains instruments sont indémodables si ce n’est incontournable : le xylophone, le bâton de pluie, les maracas, les jouets musicaux…

À partir de 3 ans, de l’exploration musicale, l’enfant se dirigera sur l’éveil musical. L’occasion de partager en famille les premiers chants, faire découvrir diverses musiques du monde, lui faire expérimenter les instruments à vent, les percussions…

Les rythmes et mélodies ont un impact fort sur le développement des enfants. Ils permettent de :

 

  • Développer les facultés d’écoute, indispensables pour l’apprentissage du langage.
  • Stimuler la créativité pour favoriser le bon développement intellectuel.
  • Développer la prise de confiance.
  • Favoriser la concentration.
  • Développer la logique et la mémorisation.
  • Développer les coordinations motrices.
  • Stimuler la curiosité des bébés.

 

« Maman vient de terminer sa comptine. Me voilà détendu pour aller à la sieste. J’entends papa ricaner et dire « Tu as de la chance mon bébé, maman chante comme une diva ». Mais qui est Diva ? »

Alors diva ou casserole ? Peu importe puisque c’est pour la voix humaine que le bébé démontrera le plus grand intérêt. Une analyse acoustique a montré que lorsque les mamans chantent pour leurs bébés, leur tempo est plus lent, les pauses entre les phrases plus longues et la tonalité de la voix plus haut perchée. Aucun chant enregistré ne remplacera vos vocalises.

« En allant au dodo, papa me glisse à l’oreille « fait de beaux rêves mon petit Beethoven. » »

Tous les bébés ne possèdent pas les mêmes prédispositions à la musique. Certains développeront des facultés plus facilement que d’autres. Des chercheurs finlandais concluent une récente étude en expliquant que deux gènes, lorsqu’ils sont activés, entraînent la synthèse de deux protéines importantes pour le développement de l’appareil auditif chez le fœtus. La première joue un rôle dans l’élaboration de l’oreille interne et l’autre dans les émotions et leur apprentissage. Avoir l’oreille musicale dépendrait donc directement de la bonne mise en place du câblage nerveux précoce entre les structures cérébrales. Cependant le talent musical ne s’explique pas seulement par l’ADN. L’expérience et l’éducation dans la petite enfance jouent un rôle clé. Alors à votre avis, quels étaient les premiers jouets de Mozart ? Clavecin et violon !