Dans cet article, nous parlons de l’enfant dès l’âge de 6 ans (voire bien plus tôt) et sans réelle limite d’âge. Mais notre propos concerne essentiellement les enfants scolaires donc jusqu’à l’acquisition d’une autonomie en fin de collège.
En effet, les éléments que nous allons vous apporter sont à initier dès l’entrée en CP et servent à l’enfant jusqu’à son entrée au lycée.
Qu’est-ce que l’autonomie ?
Elle représente la compétence à prendre des décisions, à les mettre en place, cela de manière indépendante, et sans se mettre en danger.
L’autonomie n’est pas un apprentissage mais est une manière d’accompagner l’enfant vers une émergence de celle-ci.
C’est une manière de faire qui lui permet progressivement de prendre son envol avec sécurité et assurance.
Nous pourrions de façon un peu arbitraire, décrire 3 formes d’autonomie chez l’enfant :
– L’autonomie motrice qui est celle aboutissant la première. En effet, nous pouvons considérer qu’un enfant est autonome sur le plan physique à partir du moment où il sait faire seul les tâches relevant de son indépendance d’enfant : marcher (vers 12 à 18 mois), courir (entre 2 ans et 5 ans), manger seul (entre 2 ans et 4 ans), se déshabiller seul (entre 2 ans et 4 ans) et s’habiller seul (entre 3 et 5 ans), se laver seul (entre 3 et 6 ans).
– L’autonomie affective et émotionnelle. Elle vient bien plus tard !
Pour approfondir le sujet, je vous invite à lire le livre d’Ariane Calvo, psychologue, qui a inventé ce concept « d’autonomie émotionnelle ». (https://www.fnac.com/a16747651/Calvo-Ariane-L-Autonomie-emotionnelle)
L’autonomie émotionnelle consiste à prendre la responsabilité de tout ce qui émerge en nous et de ce que nous en faisons. C’est découvrir que, à chaque instant, nous pouvons faire de belles choses à l’intérieur et à l’extérieur de nous, même quand la route est difficile, que les blessures émotionnelles refont surface et que les épreuves frappent fort. L’autonomie émotionnelle est un concept qui « invite chacun à se comprendre et à trouver enfin le calme, pour mieux interagir avec soi et avec le monde. »
– L’autonomie sociale : de la même façon, cette autonomie advient bien plus tard lorsque votre enfant quitte le nid familiale grâce à l’autonomie qu’il a intégré depuis toutes ces années auprès de ses parents.
Comment rendre votre enfant autonome et organisé ?
Comme dit plus haut, l’autonomie s’acquiert progressivement par l’enfant grâce à un accompagnement bienveillant de l’adulte qui s’occupe de lui. En cela, la cohérence de tous les adultes que ce soient les parents, l’assistante maternelle, les grands parents ou l’éducatrice de jeunes enfants aient importante ; une vision à peu près similaire de la façon dont ils vont élever l’enfant est à prévaloir.
Rendre son enfant autonome débute en réalité très tôt et bien avant ses 6 ans.
Pour cela, nous vous partageons quelques astuces et principes :
– Favorisez l’ennui et le minimalisme
Depuis son plus jeune âge et donc déjà sur son tapis d’éveil, puis en grandissant dans son espace de jeu, n’encombrez pas cette zone de multiples jouets !
Laissez-lui à disposition certains jeux et changez-les de temps en temps pour créer une nouveauté.
En effet, si votre enfant dépose un jouet et en retrouve un immédiatement, il va papillonner de stimulations en stimulations, mais n’a pas le temps de l’ennui, du « rien » et donc n’a pas le temps à la rêverie et à l’imagination ; or, nous savons que ce temps de « vide » est le préambule à la créativité.
Comment inventer, élaborer, faire un plan, si nous avons immédiatement une chose en main ?
Ce temps possible d’élaboration favorise son autonomie progressive.
– Soulignez ses efforts et pensez à l’encourager
De la même façon, depuis ses premiers mois sur le tapis puis lorsqu’il grandit, soyez dans l’observation de ce qu’il met en place, de ce qu’il fait, ou tente de faire.
En regardant votre enfant, vous apprenez à mieux le connaitre et à percevoir son fonctionnement ; vous voyez ainsi que d’un enfant à un autre, il fonctionne de manière propre et individuelle.
En étant attentif à ses stratégies et à la façon dont il procède, vous pouvez alors l’encouragez et l’aiguiller, sans faire à sa place ; sauf, si cela s’avère nécessaire bien sûr.
– Donnez-lui des vraies responsabilités
Le 3ème point que je souhaite vous partager concerne les tâches du quotidien.
L’enfant a besoin de jouer pour apprendre mais il adore plus que tout faire pour de vrai !
Donnez-lui de vraies tâches du fonctionnement quotidien de la maison à accomplir 😀
Très tôt, il aime débarrasser la table et charger le lave-vaisselle, mettre la table, vider le lave-linge pour remplir la corbeille, accrocher le petit linge en bas de l’étendoir, passer l’aspirateur, …
En grandissant, il n’a plus besoin que vous soyez là pour faire et être dans l’imitation direct ; il va s’organiser seul.
Quel outils concrets pour accompagner son organisation ?
Pour cela, je vous parle de la méthode CO-OP et de l’approche SMARTER.
La méthode CO-OP signifie Cognitive Orientation to daily Occupational Performance ; cela signifie « Orientation cognitive à la performance professionnelle quotidienne ».
Elle a été créée pour la rééducation d’enfants, d’adolescents et d’adultes ayant un Trouble Développemental des Coordinations (TDC), anciennement appelée dyspraxie.
Les premiers essais de cette approche de soins ont été publiés en 1995.
La publication de la méthode CO-OP a été définitivement validée scientifiquement en 2001.
Nous vous en parlions dans l’article de septembre (lien interne) sur l’enfant dyspraxique.
Cette méthode d’accompagnement fonctionne en plusieurs étapes : Le but, le plan, l’action, la vérification.
La seconde approche SMATER est utilisé dans de nombreux domaines, et peut-être même dans votre entreprise… ?
Elle vise à avoir un objectif précis :
– Simple,
– Mesurable,
– Acceptable ou Atteignable,
– Temporellement défini,
– Évaluable,
– Révisable ou Réévaluable.
Prenons un exemple : Il est 18h, votre enfant à 8 ans. Vous rentrez dans sa chambre et manifestement, c’est le « bazar » ; impossible de mettre un pied devant l’autre pour aller jusqu’à son petit bureau.
Vous définissez ensemble, au cours d’un échange constructif, qu’il est utile de ranger sa chambre.
En faisant cela, vous avez son adhésion car il a compris l’intérêt de le faire.
Un ordre n’aura que peu d’efficacité dans son apprentissage de l’autonomie.
Vous convenez donc ensemble, qu’il le fera une prochaine fois et que vous verrez ensemble son avancée.
L’objectif est :
– Simple car déjà réalisé par votre enfant,
– Mesurable car il a une organisation attendue
– Acceptable car défini avec lui au cours d’un échange
– Temporellement défini car il sait qu’il doit finir pour 12h
– Évaluable et réévaluable
N’hésitez pas à nous faire part de vos expériences !