Votre enfant présente une dyspraxie ou plutôt un Trouble Développemental des Coordinations (TDC) et vous vous demandez comment l’accompagner au mieux dans son quotidien ?
En effet, le terme Dyspraxie est encore très couramment utilisé alors qu’il a disparu en 1994.
Il avait été remplacé par l’appellation TAC (Trouble d’acquisition de la coordination), lui-même ayant été modifié depuis 2015.
Il convient à présent de parler de TDC qui se définit par un retard dans les apprentissages moteurs et dans la coordination des mouvements en comparaison aux autres enfants du même âge.
Les difficultés motrices qui en résultent rendent la réalisation des tâches quotidiennes plus ardue pour l’enfant qui présente un TDC.
L’enfant ne parvient pas à automatiser certains gestes complexes ce qui crée lenteur, fatigue et perte de confiance en soi.
L’importance de bien écouter les parents
Depuis qu’il est tout petit, vous vous rendez compte que votre enfant apprend plus difficilement que les autres.
Il a peut-être un grand frère ou une grande sœur et vous avez toujours eu l’intuition qu’il apprenait les nouvelles « choses » du quotidien moins facilement.
Les gens de votre entourage vous ont sûrement rassuré, peut-être même votre médecin en disant qu’il était sûrement un peu plus maladroit que les autres.
Il a eu plus de mal dans sa motricité de bébé, que ce soit pour apprendre à se retourner, passer à 4 pattes…. Il a marché tardivement, vers 20 mois.
Un peu plus grand lorsqu’il a fallu apprendre à faire du vélo, il ne réussissait pas aisément à appuyer sur les pédales et à les faire tourner.
Arrivé à l’âge d’apprendre à faire ses lacets seuls pour aller au club de sport, Il a fallu que vous continuiez à lui faire car il ne parvenait toujours pas à utiliser ses doigts !!
Vous n’êtes pas seul dans ce cas-là. Et rassurez-vous, de nombreux parents pressentez les choses comme vous. Mais il leur a fallu du temps pour aboutir à un diagnostic.
Comment faire pour obtenir ce diagnostic ?
Pour cela, vous devez prendre rendez-vous avec plusieurs professionnels :
– Un Médecin pédiatre ou neuropédiatre qui va prescrire les bilans et coordonner les diverses conclusions
– Un psychomotricien
– Un neuropsychologue
Ces différents professionnels peuvent être en libéral ou en milieu hospitalier et faire partie d’un réseau de niveau 2.
À la suite de leur bilan, ils pourront effectuer une synthèse ce qui aboutira à la pose d’un diagnostic si cela se confirme.
Une fois le diagnostic posé, vous pourrez alors mettre en place les rééducations nécessaires et obtenir des adaptations scolaires.
Le psychomotricien vous accompagnera pour apprendre à mieux accompagner votre enfant.
Quelle prise en charge mettre en place ?
En effet, le TDC entre dans le cadre des troubles du neurodéveloppement (TND) qui sont décrit dans le DSM V et qui informe sur les préconisations à mettre en place.
Une rééducation en psychomotricité est indiquée.
Au sein de cet accompagnement, des approches en particulier sont à favoriser :
Dans un premier temps, il est important que vous soyez accompagnés en tant que parent au travers d’une séance de « psycho-éducation » ; cela consiste en une explication par le professionnel aux parents de ce qu’est le handicap que rencontre l’enfant.
Une fois que la famille a bien compris le fonctionnement de son enfant, au travers d’une meilleure connaissance du trouble de son enfant et des moyens à mettre en place, le psychomotricien peut alors proposer un accompagnement rééducatif.
À ce stade des approches sont recommandées telles que la CO-OP par exemple ; il s’agit d’une méthode de travail qui met l’enfant au cœur de sa prise en charge.
Selon cette approche, l’enfant élabore des plans en vue d’effectuer une tâche.
Il va le faire une première fois, tester son plan et le réajuster au besoin.
Il le fait jusqu’à ce que la réussite soit au rendez-vous ; il apprend ainsi à planifier et pourra d’autant plus aisément automatiser des tâches du quotidien et ainsi devenir autonome et indépendant.
Il prend alors confiance en lui car il s’aperçoit qu’il est capable de réussir, là où il était en échec régulier.
Petite astuce :
À la maison, munissez-vous d’un tableau blanc, pratique à déplacer dans la maison.
Lorsque votre enfant ne met visiblement pas en place (selon vous) la bonne stratégie pour réaliser une tâche, alors passez par la réalisation d’un plan.
Exemple tiré d’une histoire vraie :
Anaïs, 9 ans, bonne élève, prépare son petit déjeuner avant d’aller à l’école. Elle met du lait dans son bol, et avant d’ajouter une cuillère de chocolat en poudre, met le bol dans le micro-onde…
Patatras !!! Elle renverse l’intégralité du contenu sur ses beaux vêtements …
Anaïs étant petite, elle a levé les bras pour déposer le bol sur le plateau du micro-onde. Mais en faisant cela, elle a dû incliner son bol qui s’est donc renversé sur elle…
Que faire ?
Lorsque vous avez le temps, le samedi par exemple, faite réfléchir Anaïs à la situation et demandez-lui d’écrire ce qu’elle va faire pour réussir cette tâche.
Plan N°1 :
– Je remplis mon bol
– J’ouvre la porte du four
– Je prends mon bol
– Je le mets dans le four…
Mais patatras…
Plan N°2 :
– Je remplis mon bol
– J’ouvre la porte du four
– Je mets une petite marche devant le four
– Je prends mon bol
– Je monte sur la marche
– Je mets le bol dans le four
– Je ferme la porte
– J’allume le four
Et j’ai réussi !!!
En savoir plus : https://cps.ca/fr/documents/position/developpemental-de-la-coordination
La société Canadienne de pédiatrie évoque ceci : « Il faut inciter l’enfant à participer à des sports individuels et non compétitifs, comme le taekwondo ou la nage, et orienter les familles vers des ressources de soutien fondées sur des données probantes »