Qui n’a pas entendu cette phrase dans sa vie ?
Remettez-vous dans votre peau d’enfant…
Avouez que cette phrase raisonne quelque part…
Que ce soit à la maison, lorsque vous mangiez à table ou à l’école quand vous étiez installé pour travailler.
Cette phrase relève à la fois de la bonne conduite en société et de la bonne installation pour être prêt à la tâche qui est demandé à l’enfant que ce soit pour « bien » travailler ou pour « bien » manger.
Aujourd’hui, c’est vous l’adulte, le parent ou l’enseignant.
A la maison, lorsque vous êtes à table autour d’un repas, vous attendez que votre enfant soit « bien assis » pour partager ce moment.
A l’école, l’enseignant attends de l’enfant qu’il ait justement une posture d’élève et qu’il soit dans une attitude d’écoute donc « bien assis ».
Que signifie être « bien assis » ?
Nous allons commencer par les généralités et différencier les attentes par rapport aux âges de l’enfant :
Un enfant tient assis seul entre 5 et 9 mois selon les enfants et leur tonicité ; lorsque le médecin le met assis, c’est bien pour tester sa tonicité et sa musculature dorsale, mais absolument pas pour le refaire à la maison.
En effet, il ne faut pas mettre un enfant assis mais le laisser réussir à le faire seul, étape à laquelle il accédera à son rythme entre 6 et 12 mois. Pour cela, il va d’abord exercer sa motricité au sol sur le dos et à plat ventre, pivoter, ramper, parvenir au 4 pattes et réussir à se pousser sur les bras pour se retrouver assis.
En laissant le temps à votre enfant de le faire à son rythme, vous l’aidez déjà très certainement à être « bien assis » plus tard car il a le temps d’exercer ses postures intermédiaires, et donc sa tonicité axiale, ses équilibres corporelles, le tout en stimulant naturellement son oreille interne lors des retournements et donc ses fonctions vestibulo-oculaires.
Le système vestibulo oculaire est un des systèmes, avec celui proprioceptif qui va donner l’information à l’enfant de son placement corporel dans l’espace et qui, indirectement, participera à la bonne posture assise dans quelques années.
Votre bébé va ensuite poursuivre son développement psychomoteur en continuant à bouger librement et donc à moduler sa tonicité au travers des expériences sensori-motrices.
Il va savoir s’assoir seul sur une petite chaise entre 18 et 24 mois selon les enfants.
En grandissant, il bouge de moins en moins lorsqu’il est dans cette situation assis devant une table, et maintient la posture de plus en plus longtemps, même s’il est bon de rappeler qu’un enfant a besoin de bouger bien plus souvent qu’un adulte.
Nous allons poursuivre par décrire la « bonne position assise »
Lorsque nous disons à un enfant plus âgé, « assieds-toi bien », nous accompagnons cette parole d’un geste.
Lequel ?
Très souvent nous poussons la chaise de l’enfant pour le rapprocher de la table, un peu comme pour signifier : « tiens-toi assis proche de la table et ne bouge pas »
Or, il faudrait faire tout le contraire.
La première chose à vérifier est : « Est-ce que l’enfant touche le sol avec ses pieds ? » ; il arrive qu’à l’école les chaises ne soient pas toujours adaptés à la hauteur des enfants. Et à la maison votre enfant est assis sur une chaise ordinaire sur laquelle vous installez un « réhausseur » mais on ne pense pas toujours à ses pieds, qui de ce fait basculent dans les airs à la recherche d’appuis plantaires.
L’idéal pour la maison est d’avoir des chaises évolutives avec lesquels vous pouvez baisser la planche destinée aux pieds en fonction de la croissance de votre enfant.
A l’école, il faut impérativement que les chaises soient à la bonne hauteur pour que l’enfant est de bons appuis au sol.
La deuxième chose à faire est justement de reculer la chaise de l’enfant plutôt que de l’avancer, pour qu’il ne soit pas bloqué contre son dossier de chaise.
Au contraire, apprenez à votre enfant à s’avancer sur l’avant de la chaise de sorte que :
– Ses pieds atteignent le sol,
– L’angle des genoux soit à 90°,
– L’angle des hanches soit à 90°,
– Et que le dos soit redressé
Être bien assis c’est en effet avoir cette « bonne posture ».
Grâce à ce chainage musculo-squelettique, votre enfant peut prendre de bons appuis rassurants, pousser sur les muscles fessiers pour lui permettre un bon redressement du dos.
Une fois son axe corporel aligné, il a les bras libres d’agir et peut avoir des gestes adaptés.