Les atouts psychomoteurs de la draisienne
Bébé maitrise maintenant parfaitement son bolide (porteur ou tricycle sans pédale) et file à toute allure, en zig-zaguant entre les chaises de la cuisine comme sur un circuit de formule 1. Il en a appris des choses avec !
Il sait maintenant monter à califourchon et arrive à se propulser avec ses pieds tout en ayant encore la sécurité du dossier.
Il sait avancer et reculer et maitrise la direction de son volant ou de son guidon.
Peut-être est-il temps de passer à « l’engin supérieur » ?
Tout comme pour le porteur, il est important de laisser l’enfant faire seul et de respecter son rythme.
Le laisser faire lui permet effectivement d’avoir une expérience vraie et réelle.
Il peut ainsi ajuster ses mouvements la fois suivante en fonction de cette première expérience.
Laissez-donc votre enfant monter seul sur la draisienne qui cette-fois-ci est mobile, contrairement au porteur ou au tricycle qui sont beaucoup plus stables.
Il doit pouvoir automatiser le fait de monter en enjambant tout en maintenant son cycle, puis d’en redescendre en toute sécurité en suivant le schéma inverse.
Inutile également de le pousser ou de maintenir la draisienne pendant qu’il circule.
En effet, il a déjà acquis la propulsion avec le tricycle, et la draisienne a justement cet objectif supplémentaire de développer son équilibre !
En le tenant, on l’empêche de l’expérimenter et de le travailler.
Votre enfant va donc se lancer, d’abord tout doucement, et vos encouragements auront toute leur importance !
Il va petit à petit prendre confiance en lui et développer cette capacité à ajuster sa posture et ses mouvements pour que son vélo reste debout et lui dessus.
Parallèlement à cet apprentissage, il va être capable de lever un pied en se tenant contre un mur (aux alentours de 18 mois), courir sera de plus en plus aisé pour lui (vers 24 mois), il tiendra en équilibre sur un pied 2 secondes vers ses 30 mois et jusqu’à 5 secondes aux alentours des 4 ans !
Toutes ces acquisitions sont en lien avec la maturation de son système neuromoteur qui est favorisée par les multiples expériences sensori-motrices qu’il vit.
Une fois cet équilibre bien ancré, votre enfant pourra prendre de l’élan et lever les deux pieds en même temps : la magie opère, lui et sa draisienne restent bien dressés et filent droit devant !
L’équilibre n’est pas la seule fonction motrice à être favorisée par la draisienne !
Cette dernière entraine également les coordinations et les dissociations motrices. D’une part entre le haut et le bas du corps : les mains dirigent le guidon et les pieds font avancer l’engin. D’autres part, entre le côté droit et le côté gauche puisque pour tourner, il y a un bras qui se fléchit et l’autre qui s’étend alternativement.
De même au niveau des membres inférieurs : les pieds agissent d’abord simultanément puis de manière dissociée.
La dissociation des pieds permet d’aller plus vite tout en ménageant ses efforts puisque le temps durant lequel aucun pied ne touche le sol va augmenter progressivement.
Ainsi, les bras et les jambes agissent ensemble dans un même but (ils se coordonnent) mais ne le font pas par les mêmes mouvements (ils sont dissociés).
Il en va de même entre le bras gauche et le bras droit, la jambe gauche et la jambe droite qui agissent chacun leur tour.
Enfin, à la différence du porteur, et souvent du tricycle, la draisienne ne dispose pas de dossier. Elle a donc cette vocation de développer le tonus axial de l’enfant, c’est-à-dire, sa capacité à maintenir une posture ici, assise sur un objet en mouvement. Il va ainsi travailler sa capacité à se redresser, à stabiliser sa posture verticale et à l’adapter en fonction de la situation rencontrée. Cela sera bénéfique pour lui pour la suite dans un tas de situations (le vélo, la balançoire, les manèges, la station assise sur une chaise, les jeux collectifs…).
A retenir, les fonctions psychomotrices exercées par la draisienne :
• Les coordinations et les dissociations motrices (entre le haut et le bas du corps, le côté droit et le côté gauche).
• Les équilibres : statique (à l’arrêt) et dynamique (en mouvement).
• La régulation tonique notamment au niveau de l’axe corporel
Quelques conseils pour choisir la draisienne et accompagner votre enfant dans cet apprentissage :
• Choisissez la plus simple et la plus robuste ! Elle ne doit pas être trop haute, votre enfant doit pouvoir toucher le sol avec ses pieds sans être trop sur la pointe pour avoir de bons appuis.
• La selle doit être stable pour qu’il ne glisse pas d’un côté ou de l’autre mais qu’il soit bien installé.
• Laissez votre enfant découvrir et expérimenter, inutile de l’y obliger s’il n’est pas encore prêt.
Observez-le et encouragez-le !
Le plus important est qu’il y prenne du plaisir !
Et quand la draisienne sera devenue sa nouvelle formule 1, le vélo pourra entrer en piste !